Ce roman, je l’ai trouvé beau, lumineux, très touchant. L’histoire est simple, douce et humaine, certes sans grands rebondissements, mais les personnages avec leurs failles et leurs forces, sont si attachants qu’on les suit avec beaucoup de plaisir.

384 pages
J’ai lu | Mai 2021
∇ Camille, jeune fleuriste qui rêve sa vie, visite des appartements qu’elle n’a aucune intention d’acheter.
Marguerite, quatre-vingt-sept ans, met en vente son appartement qu’elle s’est pourtant juré de ne jamais quitter.
Derrière leurs fenêtres qui se font face, dans cette rue parisienne, la vie de l’une n’apparaît à l’autre qu’en reflet. Les mensonges de Camille à son entourage et les secrets de Marguerite enfouis soigneusement depuis l’enfance se croisent et se répondent.
Comment prendre sa vie à bras-le-corps quand on a décidé d’en vivre une autre ? ∇
Plein de tendresse, c’est une histoire de rencontres et de hasard de trois vies solitaires qui se croisent et se côtoient. Chaque chapitre correspond à un personnage, la rencontre se fait donc à travers les yeux des protagonistes Chacun a son propre jardin secret qui cache des mensonges et des vérités. J’ai été touchée par le passé de Marguerite, je l’ai trouvé si attachante et drôle à la fois. On souffre avec Camille qui se sent obligée de mentir afin d’exister. Sophie Astrabie fait preuve de beaucoup de tendresse envers ses personnages, parfois maladroits. Ils vont s’entraider et s’affranchir du poids du souvenir, des secrets et des mensonges afin de grandir ensemble. On voudrait les connaître dans la vraie vie. Qu’ils nous trouvent l’appartement idéal, la fleur qui nous ressemble et qu’ils nous offrent un thé en nous parlant de leur vie passionnante. Les personnages, même secondaires sont tous très touchants et apportent à l’histoire une leçon d’optimisme.
« Quand elle lui tend le bouquet fini, l’homme sourit et cela suffit à rendre Camille heureuse. Elle se dit qu’elle ne vend pas vraiment des fleurs, mais des sourires, des sourires contagieux en plus de cela et, chaque fois qu’elle voit un client satisfait, elle ressent le même bien-être, la sensation d’avoir été utile de la meilleure des manières. »
Ce roman est tellement rempli de phrases justes, de phrases de la vie, dans l’émotion du quotidien. Il nous rend un peu de légèreté qui nous manque parfois, et est écrit en toute simplicité avec humour et bienveillance. On y parle de l’image qu’on veut donner aux autres, ce qui nous pousse à mentir mais aussi le poids des secrets et du regard des autres. Ce qui nous donne la force et l’envie d’être heureux et d’être nous-même. Le bonheur, c’est parfois de lire des choses simples. Ce livre nous rappelle à quel point chacun d’entre nous est unique et ce qui fait la vraie beauté et la vraie richesse des gens.
« Dans chaque maison, il y a une âme, ma petite Camille. Il y l’émotion des gens, leurs souvenirs, leurs secrets… même leur cœur. La vie est une grande succession de photographies que l’on oublie de prendre. Mais les maisons se souviennent. Les murs, les objets, même la lumière gardent une partie de nous. »