
Robert Laffont | Mars 2020
336 pages
La romancière Clarissa Katsef quitte son mari à la suite d’une découverte qui l’a profondément bouleversée et peine à trouver un nouveau toit. La chance semble tourner lorsqu’elle est admise, contre toute attente, dans la très convoitée résidence pour artistes CASA. Mais est-ce vraiment une chance ?
Après quelques jours passés dans son superbe appartement, au huitième étage d’un immeuble ultramoderne, elle éprouve un malaise diffus, le sentiment d’être observée en permanence. Ses nuits sont agitées, des traumatismes passés reviennent la hanter.
Qui se cache derrière CASA, projet à visée philanthropique ? Que veut vraiment ce « bienfaiteur » ? Affaiblie par le drame qui a fait imploser son mariage, tenaillée par le doute, Clarissa s’interroge.
A-t-elle raison de se méfier ou cède-t-elle à la paranoïa, victime d’une imagination beaucoup trop fertile ?
Tatiana de Rosnay nous plonge dans un futur pas si lointain, où la domotique, les robots et l’intelligence artificielle peuvent bouleverser notre quotidien. En effet, les catastrophes météorologiques et écologiques s’enchaînent (canicule, tempête, disparition des abeilles, des fleurs et des vrais aliments) et où des villes comme Paris, où se déroule le roman, ont subi des attaques terroristes. La tour Eiffel a été détruite et remplacée par un hologramme qui s’illumine le soir. L’intelligence artificielle a pris une place considérable et dirige à peu près tout. Une base plutôt intéressante, d’autant qu’elle paraît assez réaliste et possible. On repense forcément à nos « assistants » actuels : Siri, OK Google, Alexia et on se pose la question si c’est ce futur décrit dans ce livre qui nous attend.
L’écriture est fluide et l’atmosphère suffisamment inquiétante pour intéresser le lecteur, avec cette thématique où les robots se substituent aux humains. L’auteure aborde l’intrusion dans la vie privée des individus, le réchauffement climatique. En parallèle, nous découvrons deux auteurs cités tout au long de ce roman : Romain Gary et Virginia Wolf. Mais je n’ai pas compris l’intérêt… Elle souligne aussi combien l’amour, conjugal ou filial, reste la valeur fondamentale et le socle indispensable lorsque les repères chancèlent.
Mais grosse déception car beaucoup de pistes sont explorées mais n’aboutissent jamais. Par exemple, plusieurs personnages apparaissent et disparaissent sans que l’on comprenne leur rôle ni leur intérêt dans le développement du roman. En effet, au fil des pages, Tatiana de Rosnay sème donc des indices et plonge le lecteur dans plusieurs intrigues qui s’enchevêtrent jusqu’à une fin qui laisse le lecteur un peu frustré par tant de questions laissées sans réponse. Le dénouement m’a laissé confuse, comme si le roman n’était pas vraiment terminé. Une déception pour puisque le final, beaucoup trop ouvert, laisse au lecteur le choix de sa fin mais qui personnellement ne m’a pas satisfaite.