J’ai apprécié ce livre : un vrai dépaysement en cette période compliquée. Transportée dans ce petit village de la côte Amalfitaine, j’ai pris plaisir à découvrir les personnages, si généreux et attachants. Un bel hommage à l’art de vivre et à la culture italienne, mais qui traite d’un sujet sensible qui touche l’Italie : l’immigration.

Editions France Loisirs | Novembre 2020
240 pages
∇ « Ciao, Sofia, qu’est-ce que je te sers ? Comme d’habitude ? Et j’ajoute un cornetto, parce qu’il faut manger, ma fille !
– Oui, merci, Maria. »
Je m’installe en terrasse, face à la mer, comme chaque matin depuis que je suis de retour en Italie. J’aime bien travailler au son des tasses qui s’entrechoquent. Et, au Mamma Maria, j’ai toujours de la compagnie. Il y a ceux qui viennent tuer le temps. Il y a les enfants qui rêvent devant le comptoir à glaces. Il y a les ados qui sirotent un soda, monsieur le curé, et, surtout, mes partenaires de scopa.
Ici, on vient échanger quelques mots, partager un apéro, esquiver la solitude ou écouter Celentano. Moi, je viens pour me persuader que j’ai bien fait de quitter Paris… et l’autre abruti.
Il fait quand même meilleur ici.
Et puis, on cherche aussi à profiter de la bonne humeur (ou non) de Maria, qui mène, comme une mamma, tout ce petit monde à la baguette.
Bref, j’ai enfin retrouvé mon village paisible.
Enfin, paisible jusqu’au jour où… ∇
Serena Giuliano nous fait voyager et nous donne envie de visiter sa belle Italie. Je n’avais pas du tout envie de quitter ca cadre de vie mais aussi et surtout Maria et Sofia, qui nous ouvrent gentiment les portes du Mamma Maria. Maria est la vraie Mamma italienne, au fort caractère mais si généreuse, qui pense que la nourriture est thérapeutique, que parler fort est la seule façon de s’exprimer, et dont la franchise est là pour dissimuler sa fragilité et ses peines. Sofia, est une jeune femme au cœur tendre. Douce, gentille, bienveillante, il est difficile de ne pas s’attacher à cette femme. Il y a également beaucoup d’autres personnages secondaires tout aussi profonds et attachants.
« Vous êtes-vous déjà demandé ce qu’est le café ? Le café est une excuse. Une excuse pour dire à un ami que tu l’aimes. »
Les chapitres courts alternent entre les points de vue de Sofia et Maria, ce qui donne du rythme à l’histoire. Le style est simple mais rempli de sensibilité. Malgré sa couverture légère et qui sent bon le printemps, cette histoire aborde pourtant des thèmes forts tels que l’intolérance, le racisme, le deuil… Des thèmes difficiles certes mais que l’auteure traite avec beaucoup de justesse et de douceur.
« Pour moi, la mort, c’est le front froid de ma grand-mère sous mes lèvres lors de notre dernier au revoir.
C’est sa main qui ne réagit plus quand je la caresse et qui n’essuie pas mes larmes de chagrin.
C’est l’éventail que je lui avais rapporté d’un voyage en Grèce, qui reste immobile.
La mort, c’est la chaise vide sur la terrasse, la boîte à couture qui demeure fermée, le parfum que je continue de chercher partout et que les années ont fini par totalement emporter. »
Dépaysant grâce à ses cartes postales, on découvre l’Italie. Le voyage est sublime car il est rythmé par l’amour de l’auteure pour son pays. Une belle évasion pour ceux qui aime l’Italie. On a réellement l’impression de l’avoir visité. C’est une magnifique histoire remplie d’humour et de bienveillance. Dans le contexte actuel, c’est comme une bulle d’oxygène tant ce roman est positif, et donne envie d’être meilleur, de se concentrer sur ce qui va bien.
« Lorsqu’on perd un être cher subitement, on ressasse sans arrêt les derniers instants, les dernières paroles que l’on a échangées avec lui. On espère qu’ils aient été dignes d’un au revoir. Qu’ils n’étaient pas trop insignifiants. »
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