Polar

Femmes sans merci

Camilla Läckberg nous propose une intrigue intéressante qui fonctionne même si l’histoire manque un peu de profondeur. Son format court empêche un peu le suspense et l’immersion dans la vie des personnages, qui sont aussi peu approfondis. C’est dommage, car il a de quoi développer concernant les caractères et l’analyse psychologique qui découlent des situations de vies. On les survole seulement, et on n’apprend pas assez à les connaitre. Malgré tout, même si c’est court et simple, cela reste efficace. Mais peut-être un peu caricatural ?


Femmes sans merci, de Camilla Läckberg
Editions France Loisirs | Juin 2020
144 pages

Prisonnières de leur mariage, trois femmes qui ne se connaissent pas échangent des confidences sur un forum internet. Ingrid, qui a sacrifié sa carrière de journaliste au profit de celle de son mari, découvre que ce dernier la trompe sans scrupules. Et n’aspire qu’à se venger. Birgitta se sait malade depuis plusieurs mois mais n’a cessé de repousser le moment de consulter un médecin. Les ecchymoses qui couvrent son corps pourraient trahir les violences qu’elle subit dans l’intimité, or Birgitta a jusqu’ici préservé l’unité de son foyer.
Viktoria a quitté sa Russie natale pour venir s’installer en Suède avec un homme dont elle a fait la connaissance sur un site de rencontres. Mais il n’est en rien le mari qu’elle imaginait. Sa nouvelle vie a tourné au cauchemar. Humiliées, battues, blessées, elles échafaudent ensemble un plan. Et le mettent en œuvre. Un procédé imparable, sans mobiles apparents. Pour libérer chaque femme, il faut supprimer son bourreau.
En réussissant des meurtres parfaits…


On fait la connaissance de trois femmes. Ingrid, ayant laissé sa carrière de côté pour élever leur enfant,  découvre que son mari la trompe. Viktoria, une russe « achetée » sur internet par un suédois qui l’a délaisse. Et Birgitta, qui vit depuis des années sous les coups de son mari. Ces dernières n’ont comme seul point commun que le calvaire que leur impose leur maris, et décident de reprendre le contrôle de leur vie. Grâce aux réseaux sociaux, ces femmes vont être amenées à se rencontrer virtuellement. Elles ne se sont jamais vues, ne connaissent pas leur nom, leur visage, ni d’où elles viennent. Chacune va construire un plan pour mettre un terme à sa vie de couple. Elles ne se connaissent pas et pourtant elles vont devenir complices : chacune contribuera à libérer l’autre. J’ai aimé ce principe mais petite déception car il manque tout un passage pour nous montrer comment elles se sont mis d’accord sur les meurtres.

« Avant de perdre connaissance, elle s’était demandé combien de femmes à travers l’histoire avaient fini leur vie avec la même vision : l’homme qu’elles avaient épousé, penché sur elles, le visage déformé, en train de les étrangler. […] Elle s’était promis de ne pas être une de ces femmes. »

Au-delà du polar, il est également question du pouvoir des hommes, d’harcèlement sexuel, de viol conjugal, d’humiliation, de violence domestique. Une fois encore, l’auteure ne dresse pas un beau portrait des hommes, mais quelle imagination en matière de vengeance. Elle amène le lecture à ressentir de la colère et de la révolte pour la vie de ces femmes battues, humiliées et rabaissées. Ce roman, un peu dans l’esprit de la « Cage dorée »  parait un peu moins abouti. Ici, nous ne connaissons pas les ressentis des personnages, ni les étapes de leurs réflexions. Au final, ce qui rend le roman intéressant, c’est la solidarité et le soutien que trouvent ces femmes, là où on ne l’attendait pas.


Note : 3.5 sur 5.

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s