Première déception concernant un roman d’Agnès Martin-Lugand. Je suis malheureusement passée à côté. J’ai trouvé cette histoire plate et manquant de rythme. Remplie de longueurs, de clichés et de répétitions, je ne retiendrai rien de particulier de ce roman.

Michel Lafon | Avril 2017
378 pages
∇ Yaël ne vit que pour son travail. Brillante interprète pour une agence de renom, elle enchaîne les réunions et les dîners d’affaires sans jamais se laisser le temps de respirer. Les vacances, très peu pour elle, l’adrénaline est son moteur. Juchée sur ses éternels escarpins, elle est crainte de ses collègues, et ne voit quasiment jamais sa famille et ses amis qui s’inquiètent de son attitude. Peu lui importe les reproches qu’on lui adresse, elle a simplement l’impression d’avoir fait un autre choix, animée d’une volonté farouche de réussir.
Mais le monde qu’elle s’est créé pourrait vaciller face aux fantômes du passé. ∇
Peut-être que j’en attendais trop au vu des autres romans de l’auteure, mais j’ai trouvé les personnages non crédibles et pas attachants, et surtout sans émotions. Yaël, le personnage principal est tellement horripilante, détestable, arrogante, antipathique… Bref la liste est longue… Elle m’a vraiment agacée, je ne peux pas croire qu’on puisse être à ce point détachée. Et j’ai trouvé qu’il ne se passait rien, mis à part le travail et le peu de repas où elle accepte d’être présente. La thématique de la working-girl n’a pas fait écho en moi. Puis, au fil des pages, on découvre une Yaël blessée, reprenant peu à peu sa vie en mains. J’ai aimé sa volonté d’évoluer et de se reconstruire mais je n’ai pourtant pas réussi à l’apprécier. Heureusement qu’il y a le groupe d’amis qui eux sont chaleureux et ouverts.
« C’est mon boulot qui m’a sauvée, qui m’a permis d’exister, de trouver une raison de me lever le matin. Tout ce que tu me reproches d’être, je le suis devenue pour me protéger du manque de toi. Et maintenant qu’est-ce que j’y peux? J’ai changé, j’ai grandi avec mon travail, et j’ai fait des choix pour garder la tête hors de l’eau. »
J’ai toutefois aimé le thème de ce roman car c’est une histoire qui nous amène à réfléchir au sens que l’on veut donner à notre vie, sur nos priorités, et surtout sur le fait de trouver un bon équilibre entre notre vie professionnelle et personnelle pour être pleinement heureux et accompli.
« Ma sœur… nos différences se gonflaient avec le temps et la vie qui avançait, mais elle restait mon point de repère, mon ancrage. Je ne pouvais pas concevoir un monde, une vie sans elle. Il fallait que je la sache pas trop loin de moi, même si je ne la voyais pas. Je n’avais pas de temps à lui consacrer mais elle devait être là. Nous avions toujours été comme les deux doigts de la main, notre petit écart d’âge n’avait jamais eu d’importance ; toujours tout faire ensemble… ou presque. »
L’écriture de l’auteure est toujours aussi fluide et agréable, même si j’ai trouvé le contenu beaucoup trop prévisible. Le côté psychologique du burn-out n’a pas été approfondi, et j’ai trouvé cela dommage. Je suis restée un peu sur ma faim, je suis déçue de ne pas avoir su aimer ce livre. Il ne restera pas comme un livre marquant, ce n’est selon moi pas le meilleur de l’auteure. Trop lent, trop d’invraisemblances pour y croire réellement et s’évader. On devine rapidement la fin, ce qui manque de richesse. Cependant, j’ai aimé avoir des nouvelles d’Iris et Gabriel qui se trouvent finement introduits à cette nouvelle histoire.