Je découvre Serena Giuliano avec ce roman et quelle magnifique surprise. C’est une bulle de bonheur. Aussi drôle que sensible, on passe un vrai moment d’évasion et d’humanité ; cela fait du bien en cette période dont je rêve de m’échapper.

Pocket | Mars 2020
272 pages
∇ Anna a peur – de la foule, du bruit, de rouler sur l’autoroute, ou encore des pommes de terre qui ont germé… Pour affronter sa deuxième grossesse, elle décide d’aller voir une psy.
Au fil des séances, Anna livre avec beaucoup d’humour des morceaux de vie. L’occasion de replonger dans le pays de son enfance, l’Italie, auquel elle a été arrachée petite ainsi qu’à sa nonna chérie. C’est toute son histoire familiale qui se réécrit alors sous nos yeux…
À quel point l’enfance détermine-t-elle une vie d’adulte ? Peut-on pardonner l’impardonnable ? Comment dépasser ses peurs pour avancer vers un avenir meilleur ?
Attention, la lecture de Ciao Bella pourrait avoir des conséquences irréversibles : parler avec les mains, écouter avec le cœur, rire de tout (et surtout de soi), ou devenir accro aux pasta al dente. ∇
On découvre l’histoire d’Anna, une italienne arrivée en France lorsqu’elle était petite. Aujourd’hui mariée, maman de deux enfants, elle commence une thérapie pour essayer de résoudre ses angoisses, de comprendre ses peurs qui la rongent depuis tant de temps. On la suit sur plusieurs années en découvrant ce passé douloureux : la source de son mal être et ce manque de confiance en elle. J’ai aimé le dynamisme de la construction du récit qui démarre à chaque chapitre par la séance psy puis nous transporte dans son quotidien ou dans ses flash-back. Anna se livre au fil des séances sur ses chagrins, ses rêves, ses souvenirs d’enfance en Italie. Elle nous parle de tout avec beaucoup d’ironie et d’autodérision : ses enfants, son mari, son pays natal qui lui manque, son déracinement, ses changements de vie, ses phobies. Ainsi, l’auteure se débarrasse de l’aspect négatif que l’on peut avoir de la psychothérapie, j’ai trouvé cela formidable ! Grâce à sa psy, et à l’amour de son mari, elle va pouvoir surmonter certaines angoisses, interpréter ses blocages, et surtout apprendre à se comprendre, à se faire confiance, à s’aimer. La jeunesse difficile d’Anna est évoquée avec justesse et pudeur. C’est une personne forte et extrêmement courageuse. J’ai aimé voir la douce relation avec sa nonna, et l’amour solide qu’elle a avec son mari.
« Elle a de grands yeux noirs, la peau brune, une fine bouche parfaite et des milliers de cheveux sur la tête. Elle est toute petite, belle comme le soleil qui se lève. Douce comme un mot d’amour murmuré à l’oreille.
J’en suis tombée amoureuse dès que je l’ai vue. En sortant de mon ventre, elle est entrée immédiatement entrée dans mon cœur. »
L’écriture de Serana Giuliano est franche, pétillante et pleine d’humour. Elle parle pourtant de sujets difficiles comme la violence faite aux femmes, les naissances compliquées, la maternité, le racisme, le sexisme… Malgré tout, ce roman n’est pas triste. Il est traité avec beaucoup de douceur, de sincérité, de sensibilité, et surtout d’amour.
« En Italie, il y a toujours quelqu’un pour prendre un café. J’ai grandi dans un village de 800 habitants, et peu importe l’heure, le jour ou la saison, il y a toujours une personne assise au bar.
Le bar, c’est une institution. C’est là, en plein milieu, comme l’église, pour soigner les plaies, s’écouter, s’entendre, s’aider. La véritable signification de « Viens, on prend un café » on la connaît. On le sait, dès le début, que ce n’est qu’un prétexte, qu’une excuse pudique pour signifier : « Viens, je t’écoute, dis-moi ce qui ne va pas. Bois, ça va aller. Regarde, c’est chaud et réconfortant, et ça te donne de la force. »
J’ai aimé ce voyage, plein de tendresse et d’humour. J’ai pu m’évader jusqu’au soleil d’Italie, en rêvant de manger un cornetto cioccolato e nocciola., et d’avoir une nonna près de moi. Il y a tellement d’amour et de respect dans ce roman. N’oubliez pas que grâce à votre entourage et leur amour, vous pouvez réaliser de grandes et belles choses, et être heureux. Un roman à découvrir, tant par sa générosité et sa bonne humeur que le baume qu’il met au cœur.
« J’aime écrire car cela ne fait pas de bruit. L’écriture permet de crier en silence, de pleurer sans larmes, de communiquer sans paroles. »
Parler, c’est terrifiant. »
Bonjour, merci pour ce bel article ! J’adore ce que vous dites par rapport à notre entourage !
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Merci pour votre retour. Je trouve cela tellement important.
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