Entre manipulations et secrets enfouis, Eliana, va devoir affronter un maître chanteur peu banal. La trahison est une souffrance supplémentaire pour cette future maman prise d’une multitude de questions, et dont les réponses font froid dans le dos…

Editions de Noyelles | Janvier 2019
339 pages
∇ « Ne crois pas tout ce qu’il te raconte. » Ce mot, retrouvé dans son casier d’hôpital, lui est-il vraiment destiné ? Eli peine à le croire. Enceinte de sept mois, la jeune infirmière vit une grossesse difficile et a bien d’autres soucis en tête que cette mauvaise blague. Et si l’avertissement était réel ? Le message pourrait-il concerner son mari Martin qu’elle sent de plus en plus distant depuis quelques semaines ? Bientôt le doute n’est plus possible : la menace se rapproche et Eli est en danger… ∇
Quand j’ai commencé ce suspense, je pensais lire une simple histoire de couple et d’adultère. Mais Claire Allan a su m’embarquer dans son intrigue, où la tension s’accentue au fur et à mesure des pages. Tout au long de ma lecture, une seule question s’est imposée : mais qui croire ? On est persuadé de connaître la fin mais finalement on se rend compte que l’on a tout faux. Le suspense nous cloue vraiment jusqu’au dénouement final.
L’écriture est fluide et les chapitres courts rendent la lecture agréable. L’histoire est narrée au fur et à mesure des chapitres par différents personnages, selon leur point de vue. Ce qui rend le récit encore plus prenant. L’intrigue est bien menée, et nous entraîne dans les chocs psychologiques des personnages.
« Aimer. Aimer à en avoir le cœur qui déborde. C’était terrifiant comme expérience. Je me sentais tellement vulnérable. Dire « je t’aime », aimer pour de vrai, sentir que c’est la chose la plus intense qui vous soit donnée de vivre, c’est aussi s’abandonner. Se rendre vulnérable. Pour moi, « je t’aime » voulait aussi dire « je te vois tel que tu es vraiment ». Et j’aime ce que je vois. J’aime passer du temps avec toi. Tu me rends heureuse. Je veux que tu partages ma vie. J’ai besoin de toi dans ma vie. Je t’en prie, ne me quitte pas. Je t’en prie, ne me fais pas de mal. Je t’en prie, ne me brise pas le cœur. »
Je me suis attachée facilement à l’héroïne, Eliana, que l’on sent tiraillée entre des personnes qui lui sont très chères. En quête de la vérité, on perçoit tellement bien ses émotions, ses faiblesses, ses peurs ainsi que ses questionnements. Même si parfois, je souhaitais tellement qu’elle se fasse confiance ! Les personnages d’Angela et de Louise sont aussi bien travaillés. Leur amour transpercent les lignes et me font penser à une citation d’Agatha Christie : « L’amour d’une mère pour son enfant ne connaît ni loi, ni pitié, ni limite. Il pourrait anéantir impitoyablement tout ce qui se trouve en travers de son chemin ».
Des sujets primordiaux ressortent d’Une mère idéale, et peuvent toucher chacune d’entre nous : grossesse difficile, fausses couches, ou encore le deuil périnatal qui est omniprésent dans ce livre et permet à l’auteure d’éveiller chez le lecteur différentes émotions. Ce deuil est particulier car il est trop souvent non-reconnu ainsi que la souffrance qu’il entraîne. Mais aussi car il atteint la femme dans sa féminité et sa maternité. Ce deuil complexe relie aux relations, aux dimensions identitaires, au couple et à sa solidité face à ces épreuves. L’auteure a su retranscrire tout cela avec beaucoup d’habileté.
« Je t’aime. La phrase la plus simple du monde. Combien de fois l’ai-je dite au cours de ma vie ? A mes parents. A mes grands-parents. A mes amants. A mon mari. Au petit corps froid et silencieux du bébé reposant dans mes bras. »
Claire Allan, nouvelle auteure du suspense psychologique est à suivre car ce premier roman paru en France, est déjà tellement bien ficelé. Une très belle découverte !